Billets de nécessité dans les territoires occupés par l'armée allemande

durant la guerre de 1914-1918

 

Chapitre III suite: Les événements dans trois communes de l'arrondissement de Lille.

 

I  Comines qui a émis des bons communaux.

16 Février 1915 _ Réunion extraordinaire du Conseil municipal sous la présidence de M.Paul Lesaffre adjoint:

M.Lesaffre fait connaître au Conseil que l'emprunt de 300 mille francs contracté par la ville de Comines à la ville de Lille le 17 Décembre 1914,touche à sa fin puisqu'il ne reste plus que 50 mille francs de disponible, somme insuffisante pour faire face aux nécessités du moment.

Le Conseil délibère:

En ce qui concerne l'emploi des fonds. Attendu que la ville de Comines avait été autorisée le 3 Août 1914,à faire une émission de bons communaux s'élevant à 100 mille francs,mais que le 14 Février 1915 elle a incinéré les bons de 5_10 et 20 francs qui lui restaient en portefeuille,que suivant procès verbal dressé le même jour,les bons incinérés représentaient une valeur de 43.230 francs .Que les bons de 5_10 et 20 francs qui sont encore en circulation s'élévent à 6.770 francs et qu'ils seront incinérés aussitôt leur rentrée à la recette municipale et remboursés en bons de 1 et 2 francs.

Que par conséquent la ville de Comines ne mettra réellement en circulation que les bons de 1 et 2 francs qui ne représentent que la somme de 50 mille francs.Que cette somme ajoutée à l'emprunt de 300 mille francs fait par la commune à la ville de Lille,forme une somme globale de 350 mille francs.

Attendu qu'il résulte de la note incluse émanant du receveur municipal de Comines,que cette somme a été affectée presque entièrement au paiement des oeuvres d'assistance créées par l'Etat et incombant à ce dernier ou au département.

Que ces dépenses faites par la ville ne constituent qu'une avance à l'Etat ou au département et qu'en réalité Comines n'a employé pour ses besoins que 15.124 francs.

Attendu que le bureau de bienfaisance n'a plus payé,aux boulangers le pain fourni par eux,aux indigents depuis le mois d'Octobre,et qu'à ce jour il leur est du la somme de 85.875 francs comme l'indique la note du receveur de l'Etablissement charitable.

Attendu que ces fournisseurs ont fait crédit au bureau de Bienfaisance pendant près de six mois,qu'aujourd'hui ils formulent de pressantes demandes pour être réglés et qu'étant donné la complaisance dont ils ont fait preuve à l'égard de cet Etablissement,il serait regrettable et inadmissible de ne pas leur donner la juste satisfaction à laquelle ils ont droit.

Que pour faire face à cette dépense,l'Etablissement n'a pas de fonds disponibles,que dans ces conditions la ville a le devoir de lui venir en aide et pour ce faire elle est obligée de recourir à l'emprunt,puisque depuis le 15 Octobre il n'est plus rentré un centime dans la caisse municipale.

Pour ces motifs:

Le Conseil sollicite de M.le Préfet l'autorisation de contracter un emprunt de 300 mille francs à la ville de Lille et vote à cet effet et dèd à présent les centimes additionnels nécessaires à la garantie de cet emprunt,espère que M. le Préfet donnera une suite favorable à sa requête et dans cette attente lui adresse par anticipation ...

Extrait des notes autobiographiques

du Chanoine Vermes de Comines

Août 1914 _ L'arrêt des fabriques,le chômage forcé avaient crée une situation économique difficile

3 Août - Le Conseil municipal tient une réunion extraordinaire et décide un emprunt de 100 mille francs garanti par les Etablissements charitables et par la fortune personnelle du Maire M.Ducarin,cet emprunt est destiné aux secours et au ravitaillement des familles nécessiteuses.

7 Août _ Lancement d'une souscription privée pour les secours.

19 Août _ Une nouvelle session du conseil municipal permet d'attribuer 20.510 francs au bureau de Bienfaisance.L'argent des caisses publiques s'épuise rapidement.Avec l'autorisation préfectorale on crée une monnaie de guerre.M.Butin est chargé d'imprimer pour 46.500 francs de bons communaux 1_2_5_10 et 20 francs (le 5 Août le Gouvernement avait décrété le cours forcé du billet de banque non échangeable contre de l'or.

7 Novembre _ Les Allemands frappent Comines d'une contribution de guerre de 250 mille francs,payables le 10 Novembre à 4 heures du soir,en bon argent, en or,à l'exclusion des titres ou bons quelconques.Les caisses publiques étant démunies il est fait appel aux particuliers,sous la direction de Maître Meurillon.Les espèces raflées,converties en bons régionaux,servaient à payer les réquisitions et la main d'oeuvre forcée.Cela n'excluait pas la pratique des billets payables après la guerre.

L'argent,ce sang de l'économie,anémié,raréfié,coupé du système national,tournait à peine en circuit fermé.Il retait la même monnaie ordinaire et des bons communaux.Ces derniers éxistaient en bons de 1_2_5_10_20 francs et les conseillers municipaux avertis que les bons étaient imités,jugèrent de les faire rentrer,de détruire les coupures fortes et de les remplacer par des bons de 1 et 2 francs.Dès le mois de Décembre cet échange fut effectué.

14 Février 1915 _ Incinération de 43.230 francs de bons en coupures de 5_10 et 20 francs.

16 Février _ Emprunt de 300.000 francs en bons communaux de la ville de Lille,emprunt garanti par le Crédit foncier et la Caisse nationale de retraite vieillesse.

11 Mars _ Emprunt de 100 mille francs

14 Juillet _ Emprunt de 200 mille francs

20 Août _ Emprunt de 200 mille francs

6 Octobre _ Emprunt de 100 mille francs

20 Octobre _ Demande d'un emprunt de 300 mille francs auprès de la Société générale de Belgique aux conditions obtenues par la ville de Lille pour elle-même.

17 Novembre _ Emprunt de 150 mille francs auprés de Lille.

8 Décembre _ Négociations d'un emprunt de 300 mille francs auprès de la Société générale de Belgique,finalement on traite avec une banque hollandaise par l'intermédiaire du Crédit du Nord.

22 Décembre _ Emprunt de 150 mille francs auprès de Lille.

19 Janvier 1916 _ Emprunt de 190 mille francs

Le 2 Janvier 1916 _ Emission de bons de 5_10_15_ et 20 centimes.

 

Quelques événements notables.

30 Avril 1915 _ Le Conseil municipal demande à M.V.Cousin de traiter avec le Comité Hispano-Américain C.R.B. pour obtenir de la farine comme on le faisait en Belgique.

25 Mai _ Le cabaret l'Etoile devint le magasin communal.Les portions sont payables en tickets que l'on achète à la Caisse d'Epargne.

Avril _ Amende de 60 mille marks soit 75 mille francs.La Municipalité fait appel aux notables,l'amende est payée le 1er Juin.

6 Juillet _ Nouvelle contribution en fonction de l'article 49 de la Convention de La Haye,de 550.340 marks soit 687.925 francs.C'est le double de la contribution de Novembre 1914,payée avec tant de peine.

Cette contribution doit-être payée le 18 Juillet,un cinquième en argent de banque,le reste en bons de ville,il est suggéré d'emprunter cette somme à Lille.En cas de paiement en or il y aurait une réduction de 20% et de 5% en argent.Il fallait de temps en temps retirer de la circulation des bons usagés,on en brula 9.000 en Juillet et 5.500 en Décembre.Tout le monde vivait de bons éphémères,chacun dut recourir à l'emprunt.La ville sollicitée institua une commission.Cette commission accorda des avances au quart de la valeur des propriétés connues et remboursables après la guerre avec un intérêt de 2%

19 Septembre _ Une affiche signale que les magasins qui refuseront les bons communaux seront fermés.

9 Octobre _ Les habitants sont forcés d'accepter les bons communaux de Wervicq,Tourcoing,Lille,Roubaix et de toutes les communes occupées par la 6 ième Armée.

7 Juillet 1916 _ Pour le 18 Juillet il faut payer une contribution de 136 mille francs.Il y aura une réduction de 20% si l'on paie en or.

24 Juillet _ Linselles a refusé de payer l'indemnité de guerre,les Conseillers municipaux sont en cellule.La population ne peut sortir qu'une heure par jour.

17 Avril 1917 _ La 4 ième Armée impose une somme de 1.403.405 francs dont 280.681 francs en argent de banque.M.Cousin envoyé à Lille obtint un paiement échelonné.561.362 dès l'impression des billets,280.681 pour le 1er Octobre,le reste le 1er Janvier 1918.

31 Mai 1917 _ Au moment de l'évacuation,M.Ducarin veilla au transfert des archives,des coffres municipaux à Tourcoing;les bons communaux de la mairie et de la perception furent transportés et mis en sûreté à Tourcoing,par M.Dron sénateur Maire de la ville.

Les réfugiés en Belgique n'avaient que les bons de ville dont personne ne voulait.Il fallut leur accorder des bons,des secours en nature,des jetons de confiance.Le ravitaillement dépendait des commissions locales qui répartissaient les denrées du Comité Hispano-Américain.

A l'arrivé en France,les bons de ville étaient échangés contre de la monnaie française.A Tourcoing le 20 Décembre on brûla 3.764 francs de bons usagés et rempacés par des bons de la ville de Lille.

 

II  Templemars, commune qui a émis des bons communaux.

15 Octobre 1914 _ Réunion du Conseil municipal sous la Présidence de M.Hennebique adjoint,l'assemblée décide:

1° _ L'ouverture d'un crédit pour la subsistance des familles nécessiteuses de Templemars.

2° _ L'émision de 5 mille francs de billets de monnaie en coupures de 1_2_5_10 francs afin de pouvoir faire les avances au Gouvernement pour le paiement des différentes allocations,celles des familles de militaires sous les drapeaux,des familles nombreuses,des pensions et retraites pour la vieillesse etc ...

3° _ L'Assemblée accepte de faire des avances aux employés du Gouvernement et à toute personne,contre garantie.

4° _ L'Assemblée décide encore,vu l'imminence du manque de farine de froment,d'employer la farine de riz réquisitionnées chez M.Castelain,meunier et le rébulet disponible dans les fermes.On fera du pain bis,65% de farine de blé,25% de farine de riz et 10% de rébulet.Du pain blanc composé de 80% de farine de blé et 20% de farine de riz.La taxe officielle en est fixée à 0,50 f les trois livres de pain bis et 0,75 f les trois livres de pain blanc.Le bénéfice sur ces prix reviendra au comité de secours,à raison de 10 f par sac de riz employé et 15 f par sac de rebulet.

5° _ L'assemblée décide de rechercher quelques personnes de bonne volonté pour se rendre à domicile,chez tous les particuliers,afin de leur recommander le calme et la patience et la bonne volonté envers les troupes qui séjournent dans la commune et pour leur expliquer la situation,tout en s'enquèrant des besoins de chacun.

6° _ L'Assemblée décide d'établir la liste des stocks de charbon chez tous les particuliers et d'en réquisitionner pour les familles indigentes,qui en manqueraient.Ce charbon sera remplacé dès que possible par la commune.

7° _ L'Assemblée décide d'établir une liste des hommes et jeunes gens sans travail et de leur procurer du travail à tour de rôle,pour les travaux d'entretien de la commune et pour les travaux dans les fermes.Les fermiers sont priés de donner chaque semaine la liste des journées et des personnes employées et de prendre à la Mairie des noms des personnes à employer à tour de rôle.

8° _ L'Assemblée décide enfin de répartir les charges de réquisitions militaires entre tous les fermiers et marchands au prorata de leurs qualités de cent de terre occupés ou tout autre mode équitable.

Les différentes allocations ne seront payables qu'au taux de 80%

22 Octobre _ Réunion du Conseil municipal:

Le Président prie l'Assemblée de donner son avis sur les réquisitions militaires faîtes par le Allemands.

Le Conseil décide que tous les bons de réquisition et toutes les notes de dégât,signés par deux témoins seront remboursées intégralement après la guerre.C'est à dire après le rétablissement normal des services publics et au prix de la taxe fixée ci-dessous.

Toutes les différences en plus ou en moins seront pour le bénéfice ou la perte de la commune.Cette perte devra être couverte par un emprunt dans l'avenir.

11 Novembre _ Le Président du Conseil expose qu'en raison des circonstances graves que nous traversons,la commune se trouve privée de toute communication avec les services du Trésor.Elle ne dispose d'aucun fonds pour faire face au paiement de toutes les dépenses d'assistance aux familles nécessiteuses.Par suite il est indispensable de prendre les mesures nécessaires pour que la commune puisse se substituer à l'Etat et au département dans le réglement des dépenses dont il s'agit.Dépenses dont L'Etat et le département garantissent le remboursement.

Dans une précédente réunion,le Conseil avait décidé l'émission des bons de monnaie dans la commune et avait voté le principe d'un emprunt à contracter dès que possible.D'un côté l'apparition de ces bons a suscité quelques difficultés avec les commerçants,d'un autre côté,la ville de Lille ayant émis des bons communaux de circulation,consent,sur la demande qui lui a été faite par notre concitoyen M.J.Lehembre,à en mettre à la disposition de notre commune,jusqu'à concurrence des sommes absolument indispensables pour faire face aux besoins.Dans cette situation et afin de parer au manque de numéraire le Président prie le Conseil de l'autoriser à solliciter de la ville de Lille un premier prêt de 10 mille francs qui serait fait en bons communaux au taux de 2% l'an représentant les frais d'émission.Dans le cas où la situation actuelle se prolongeait,de l'autoriser à solliciter d'autres prêts,aux mêmes conditions.Pour garantir le remboursement de ces sommes il y aurait lieu de voter à nouveau un emprunt,qui serait contracté après la guerre auprès du Crédit Foncier de France,de la Caisse des retraites pour la vieillesse ou de tout autre établissement prêteur.

A l'unanimité des membres présents,le Conseil donne à M.Hennebique et M.Lehembre l'autorisation de traiter avec le Maire de Lille,aux conditions ci-dessus.Vote un emprunt de même somme remboursable dès que possible et au plus tard en 30 ans aux taux d'intérêt qui sera pratiqué par les Ets de Crédit de l'époque où cet emprunt pourra être contracté.

Prendre en outre l'engagement de voter,pour assurer le service de cet emprunt,dont le produit est destiné à rembourser la ville de Lille de ses avances,les centimes additionnels nécessaires pour couvrir l'annuité d'amortissement.

28 Novembre _ Le Président prie le Conseil de bien vouloir l'autoriser à faire un nouvel emprunt de 10 mille francs auprès de la ville de Lille,aux mêmes conditions que le précédent.

16 décembre _ Le Conseil décide d'imposer une amende aux marchands qui ne respecteront pas la taxe fisée par la Commission municipale.Une copie de cette taxe a été remise à tous les commerçants,cette amende est fixée à 5 francs pour chaque contravention,la Municipalité devra refuser toute intervention,pour le ravitaillement,des commerçants et organiser elle-même la vente des denrées dont les prix de vente ne sont pas respectés.

Le Président fait part au Conseil qu'il n'a pu être versé à l'Autorité allemande qu'une somme de 1.978,75 francs et il donne lecture d'une lettre datée du 10 Décembre convoquant à Lille tous le Maires des environs de Lille,pour former entr'eux un syndicat chargé du réglement intégral de la contribution de guerre.Il se propose d'assister à cette réunion et en rendre compte à ses collègues.

Le Président prie le Conseil de fixer à nouveau la taxe du blé et de l'avoine.Le Conseil décide: De relever la taxe du blé et de l'avoine qui sera réglée à partir du 1er Décembre,aux cultivateurs à raison de 20 f l'hectolitre de blé au lieu de 18 f et l'avoine à raison de 22 f les 100 kgs au lieu de 18 f.

3 Janvier 1915 _ La situation allant plutôt en s'aggravant,le Président afin de pouvoir continuer le paiement des diverses allocations et de parer au manque de numéraire,en faisant des avances aux cultivateurs,aux commerçants et autres personnes nécessiteuses qui le demandent.

Prie le Conseil de vouloir bien l'autoriser à faire un nouvel emprunt de 40 mille francs aux mêmes conditions que précédemment.

A la demande de quelques fermiers le Conseil accepte de remplacer les cartes de pain ,aux habitants qui le demanderont et qui préfèrent moudre du blé au moulin.

28 Mars _ Les 60 mille francs empruntés à la ville de Lille sont déjà dépensés.Il a été payé jusqu'à présent:35 mille francs pour les allocations militaires,900 francs pour les familles nombreuses,1.200 francs pour les pensions,1.500 francs pour les retraites ouvrière,4,8 mille francs pour les mandats d'Etat (enseignant et pensions diverses) 1.500 francs de mandats communaux.Il reste en plus des achats faits par la commune:environ 7 mille francs de farine et 12 mille francs de charbon,tout n'est pas payé car la boulangerie et les marchands de charbon sont autorisés à payer au fur et à mesure des ventes.

Le Président demande l'avis du Conseil sur la nécessité d'acheter une réserve de lard à saler,dans le cas très probable uù la viande viendrait à manquer.Il y aurait donc à solliciter de la ville de Lille un nouveau prêt de 40 mille francs pour payer les dettes de la commune.

Le Conseil rejette la proposition d'un de ses membres,demandant de donner à chaque famille ou bien la ration préalablement fixée en pain ou l'équivalent de cette ration en farine.

Le Conseil décide en outre d'infliger une amende de 5 francs à tout particulier et 10 francs à chaque marchand qui serait surpris à sortir du village des pommes de terre ou tout autre aliment de première nécessité.

30 Mai _ Il est décidé que les deux tas de charbon,en réserve,dans les fermes Briffaux et Loyez seront résevés pour la vente directe aux habitants et qu'il ne sera plus délivré de charbon de réserve aux marchands.Si la commune peut encore recevoir du charbon,on mettra ces nouveaux wagons à la disposition des marchands.

On décide de continuer la fabrication du pain de cheval pour remplacer l'avoine qui fait défaut.Le pain bis ne sera plus dorénavant vendu,qu'à la Mairie;les habitants n'auront qu'à prendre leurs précautions pour se servir suffisamment d'une distribution à l'autre.Toutefois on décide de faire une vente supplémentaire de pain bis le Lundi matin de 10 heures à midi.

Le Président fait part à ses collègues,que le nouveau Commandant du lieu exige de lui payer dorénavant à lui-même la contribution de guerre et qu'il a fixé le 7 Juin,pour le versement de 5.883 francs.Il sera difficile de réunir une somme aussi importante en si peu de temps,on ne pourra payer que ce que l'on pourra recueillir d'ici là.Le conseil décide de faire un nouvel emprunt de 25 mille francs à la ville de Lille,d'autant plus que cette somme sera plus vite dépensée que précédemment,car le vote du 16 Mai pour les secours encouragés par une lettre du Sous-Préfet d'Avesnes faisant fonction de Préfet,nécessitera un crédit qu'il est difficile d'évaluer.

Juillet 1915 _ Le Président fait part à ses collègues que le précédent emprunt de 25 mille francs est épuisé,et demande de bien vouloir voter un nouvel emprunt dans les mêmes conditions pour le mois d'Août.

Il propose de prendre des mesures pour acheter du charbon,l'hiver dernier il en a fallu pour 25 mille francs,il propose d'en acheter pour 10 mille francs en Août et 10 mille francs en Septembre.

Il propose également d'acheter une réserve de denrées: riz,haricots,sucre,café,sel,viandes de conserve etc ... pour l'hiver prochain;car il est à craindre que tout va devenir très rare et avec la difficulté de circulation avec Lille,toutes ces denrées atteidront des prix fabuleux,qu'il sera ainsi facile d'enrayer avec la mise en vente de ces réserves,par la commune;

Le Conseil vote,à cet effet,un nouvel emprunt de 45 mille francs.

 

III - Pérenchies, commune n'ayant pas émis de bons communaux

7 Novembre 1914 _ Sous la présidence de M.Bouchery,Maire.

En raison des circonstances que nous traversons et notamment du versement fait par la commune aux Allemands d'une contribution de guerre de 20 mille francs,le percepteur se trouve privé de toute communication avec les services du Trésor.Il ne dispose plus de fonds suffisants pour faire face aux paiements de toutes les dépenses d'assistance aux familles nécessiteuses et il est indispensable de prendre les mesures nécessaires pour que la commune puisse se substituer à l'Etat et au département,dans le réglement des dépenses,dont l'Etat et le département garantissent le remboursement.J'ai appris que la ville de Lille émettait des bons communaux de circulation et qu'elle consentirait à mettre à notre disposition jusqu'à la concurrence de sommes absolument indispensables pour faire face à nos besoins.Dans cette situation et afin de parer au manque de numéraire qui paralyse nos services.Je vous prie de m'autoriser à solliciter de la ville de Lille un prêt de 100 mille francs qui nous serait fait en bons communaux au taux de 2% l'an,représentant les frais d'émoission.Pour garantir le remboursement de cette dette,je vous propose de voter dès aujourd'hui,un emprunt de 100 mille francs qui serait contracté après la guerre auprès du Crédit foncier de France,de la Caisse nationale des retraites pour la vieillesse ou tout autre établissement prêteur.

Le Maire expose à l'Assemblée que l'Autorité allemande ayant réclamé à la commune de Pérenchies une contribution de guerre de 20 mille francs,il a cru agir au mieux des intérêts de toute la population en faisant sans retard les demandes utiles,pour trouver cette somme qui devait être versée dans les 24 heures de la notification.

Grâce au concours du Crédit du Nord à Lille,il a pu trouver les sommes réclamées dans le délai fixé,il prie en conséquence le Conseil de ratifier l'emprunt fait au Crédit du Nord pour le compte de la commune de Pérenchies.Cet emprunt sera régularisé après la guerre.

14 Décembre _ Le Président du Conseil municipal expose que la misère augmentant chaque jour dans des proportions assez fortes,la commune ayant à faire face au paiement de toutes les dépenses d'assistance et à celui des traitements des fonctionnaires du département et de l'Etat,la somme de 100 mille francs mise à sa disposition par la ville de Lille sera insuffisante.C'est pourquoi il prie l'assemblée de l'autoriser à solliciter de la ville de Lille,un nouvel emprunt de 100 mille francs qui nous serait fait en bons communaux au taux de 2% l'an,représentant les frais d'émission.

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Chapitre IV   Villes de Roubaix et Tourcoing.

Sommaire nécessité 14-18